“La France doit reprendre le leadership en Europe sur le Brexit”

Test Acount Lundi 06 Août 2018-14:30:30 Presse
Le Monde
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Il est dans l’intérêt de Bruxelles et de Paris de conclure un accord avec Londres, explique Kalypso Nicolaïdis, professeure de relations internationales, dans une tribune au «Monde».

Si Theresa May est venue rendre visite à notre président en vacances pour vendre sa vision de la future relation entre l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni, c’est que l’enjeu est de taille. Même bien imparfaite, la proposition publiée par le gouvernement britannique dans son white paper (livre blanc) d’il y a trois semaines est une première et représente une étape importante. La balle du ping-pong brexitien est sans doute pour la première fois dans le camp de l’UE. «Le choix est simple : voulons-nous, ou pas, une relation étroite et amicale avec le Royaume-Uni ?»

Au sein de l’UE à 27, nous sommes confrontés à un choix simple et stratégique de la plus haute importance : voulons-nous, ou pas, une relation étroite et amicale avec le Royaume-Uni ? Le Royaume-Uni a déjà répondu à cette question – sa première ministre le répète comme un mantra: fi du grand large, nous voulons être l’ami et l’allié le plus proche de l’UE ! C’est donc à l’UE de répondre sans se laisser obnubiler par les provocations infantiles des brexiters purs et durs.

En tant qu’européenne et française, il me semble que la réponse à cette question de fond devrait nous être facile. Il est dans l’intérêt stratégique de l’UE et de la France de conclure un accord étroit et ambitieux avec le Royaume-Uni: non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan géopolitique. Aux côtés de la France, le Royaume-Uni est un acteur européen clé pour sa défense et sa sécurité, dont le rôle a pris encore plus d’importance face à la nouvelle orientation américaine qui traite ses alliés en rivaux.

Les capacités opérationnelles britanniques s’appliquent également dans la lutte contre le terrorisme. Et le Royaume-Uni est l’un des principaux partenaires commerciaux de l’UE, avec 692 milliards d’euros d’échanges en 2017.

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